dimanche 21 juin 2015

L'art de la rédaction : entrée

Je parle bien d'art de la rédaction car entrer dans cet univers ne me semble pas chose aisée. Je ne parle pas de l'écriture spontanée, personnelle, qui prend place au fur et à mesure, selon les envies de chacun. Je me concentre ici sur cet exercice formel qui contient des attentes : le sujet n'est pas forcément libre, il y a des limites puisque l'on attend soit un sujet d'imagination avec une situation de départ, soit un texte qui ait des références particulières ou encore le célèbre "racontez vos vacances ...". Sauf que si ce jour-là on n'a aucune envie de parler de ses vacances alors écrire un texte structuré s'avère encore plus compliqué.
A moins qu'une bonne connaissance des règles de la rédaction puisse faciliter le travail et aider au remplissage. A moins que certains exercices préparatoires améliorent le processus de mise en place des idées..
C'est ce que nous cherchons à explorer.

J'ai trouvé l'approche de cet ancien manuel intéressante et originale:


Il y a certes une multitude d'exercices très précis sur le vocabulaire et l'expression mais son point fort à mes yeux est le principe de partir du concret afin que l'enfant puisse s'approprier la démarche.
La première leçon, par exemple, consiste (en résumé) à observer le bureau du maître, à y repérer les différents objets posés et à s'entrainer à cette description en évitant les répétitions, en cherchant toujours davantage de détails, bref à avoir de quoi décrire ce que l'on voit.


Chez nous, version pas de maître et pas de bureau qui aille avec, le stade de l'énumération pure étant acquis j'ai donc présenté les choses sous cette forme  :

1. Choisir un objet autour de soi, que l'on voit bien (le robot, oui on a un robot qui tient notre porte!)
2. Dire ce que l'on voit de cet objet (prendre les infos telles qu'elles viennent)
3. Ecrire ces informations au tableau (pour suivre la démarche)
4. Reprendre chacune des informations, bien observer la partie citée et chercher plus de détails (ce qui est rajouté en rouge)
5. Faire quelques phrases avec un élément et ses détails à chaque fois.
6. Mentionner que l'on complète souvent avec des adjectifs (vive le lien avec la grammaire!)
7. Enlever une répétition (je dis une pour ne pas attaquer plusieurs angles en même temps) et y trouver des synonymes par exemple.
8. Garder une trace si on le souhaite et surtout constater d'où on a commencé et le nombre d'ajouts.


C'est la théorie. Et cela a bien fonctionné avec Lutin. Dans les faits, j'avais imaginé qu'il choisirait un objet plus "simple" sur lequel il y aurait eu peu de parties et donc il aurait fallu se creuser sérieusement pour trouver des détails (de matière, rugueux, lisse, forme aux extrémités..). Il a choisi le robot qui offre beaucoup de morceaux à citer donc le tableau est bien garni, ce sont les joies du direct! Les premières observations sont en bleues, puis ses compléments en rouge (il y en a au moins deux à chaque fois). Enfin, j'ai entouré les quelques parties à faire en phrases pour qu'il n'y en ait pas trop.


Au niveau des phrases, nous avons évoqué les adjectifs (avec les pointillés). Et nous avons abordé la répétition à propos des verbes car le verbe "être" était utilisé plusieurs fois (les yeux sont, les fils sont, les bras sont..). Il a été remplacé par "paraître" et "sembler". Pas vraiment des synonymes parfaits mais c'est un début.
Cela nous permet d'entrer dans un genre un peu plus précis : la description. A suivre...  

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