samedi 27 juillet 2019

Français 4eme : L'Amour

Parmi les grands thèmes de français du programme du niveau 4eme, nous trouvons : le partage des valeurs, le passage de la fiction à la réalité, l'information, la ville et l'Amour.
Première déception chez nous, plus de thème en rapport avec l'aventure qui ouvrait chacune de nos années tant le Lutin a une préférence pour ce genre-là.
Et première de mes constatations : mmm...ça va être simple d'aborder un tel sujet avec un ado en pleine découverte de son intime et de son jardin secret !
Passé mon scepticisme courant en ce qui concerne les programmes, j'ai décidé de mettre au clair les attentes de ce chapitre puis de mettre en place une stratégie afin de faciliter l'entrée dans le thème littéraire de l'Amour.


Quelles sont les attentes du programme sur le thème de l'Amour ?
 - il s'agit de découvrir des poèmes lyriques de différentes époques avec des discours amoureux variés. Donc, prévoir la définition du lyrisme et des textes en conséquence.
 - il faudra chercher et comprendre pourquoi l'Amour est un thème que l'on trouve si souvent en littérature et en art de manière générale. Je pense que l'étude des textes et une séance en histoire de l'art pourront nous permettre de répondre à cette interrogation. Un peu de discussion ouverte aussi car l'Amour ce n'est pas que dans les livres, hein !
 - enfin, nous ferons sûrement une récap de ce chapitre dans le but de mettre en avant la dernière compétence à acquérir : avoir des images et des références dans le lyrisme amoureux.

Quels moyens pour travailler ce chapitre ?
- un ensemble de poèmes d'amour de l'Antiquité à nos jours.

Pour entrer dans ce chapitre, j'ai opté pour un "Bonjour philosophe". C'est comme un goûter philo sauf que par rapport à notre emploi du temps, je sais que nous le ferons plutôt le matin donc ce jour-là, je prévois de mettre les petits plats du petit-déjeuner dans les grands afin de marquer que c'est un moment particulier (et pourquoi pas susciter l'intérêt du Lutin, tous les espoirs sont permis). Nous changerons peut-être d'endroit pour son petit-déjeuner, je ferai sûrement une présentation de table un peu originale.
Ensuite, j'exposerai le but de ce "Bonjour philosophe", à savoir s'octroyer un moment d'échange verbal sur un sujet bien précis à l'aide de questions ou de citations préalablement disposées sur la table.

Pour le thème de l'Amour, je disposerai ces trois citations :

- "Ce qu'il y a d'ennuyeux dans l'amour, c'est que c'est un crime où l'on ne peut pas se passer d'un complice". Signée Baudelaire.
Pour se demander ce qu'est l'amour, ses différentes formes, les différents complices possibles…

- "Aimer, c'est trouver sa richesse hors de soi". Signée Alain.
Pour discuter du rapport à l'autre, de ce que l'un apporte à l'autre, de la réciprocité ou, au contraire, de la non-réciprocité puisque l'on doit exposer des sentiments variés et que l'amour déçu, perdu, utopique est très présent en littérature.

- "Un amour, une carrière, une révolution : autant d'entreprises que l'on commence en ignorant leur issue". Signée J.-P. Sartre.
Pour mesurer l'ampleur de l'incertitude, le choix d'y aller quand même, le plus important n'est-il pas de le vivre ? et tous les états intermédiaires qui sont exprimés en littérature. Après tout, l'amour avec ses aléas, ses incertitudes, ses décisions venant aussi de l'autre, n'est-il pas une aventure ? (Ah ! je savais bien que j'arriverai à la placer mon "aventure" si chère au Lutin !)

A voir comment l'intéressé appréciera cette expérience !
Prochaine étape, les textes.

Et vous, votre programme est-il prêt ?






lundi 15 juillet 2019

Maman non sco : La chance que t'as!


Tu te lèves aux aurores pour organiser ta journée pendant que tout le monde dort
La chance que t'as, de ne pas subir les transports,
Tu ne feras le taxi que quinze fois pour ton fiston et ses amis,
La chance que t'as, il y en a un qui te dira merci.

Ton mari, tu le croises à peine
Il est absent tous les jours de la semaine
Ramener l'argent nécessaire au foyer
Voilà son sacrifice pour sa couvée
La chance que t'as, de rester seule comme ça.

Ton objectif à toi, c'est que les enfants grandissent bien,
Cultivés, épanouis, joyeux, avec des amis,
T'as de la chance d'y pourvoir chaque jour,
Entre la cuisine, le ménage, le jardin et la salle de cours.

Ta voisine te regarde en coin,
Elle te croise avec les enfants au marché ce matin,
Ulcérée, elle baisse le nez,
Aujourd'hui, c'est la rentrée,
La chance que t'as, ce jour-là, elle ne t'insultera pas.

Maman solo, tu ne comptes sur personne,
Remplir le frigo, travailler du soir au matin,
Gérer les bambins et chaque seconde du quotidien,
La chance que t'as, d'ignorer que tu n'as que deux mains.

Chaque année, tu te fais contrôler,
Les cahiers sont-ils remplis ? Les objectifs atteints ?
Tu réussis à ne pas jeter le journal à la tête des Inquisiteurs,
Tu sais, l'article avec le collégien qui a mis fin à ses malheurs,
La chance que t'as, d'être de si bonne humeur.

La grand-mère insiste encore une fois,
Est-ce bientôt fini le grand n'importe quoi ?
Les petits ont grandi, il faudrait les mettre dans la vraie vie,
Celle avec des murs et des carottes en forme de notes,
La chance que t'as, de te maîtriser à ce point-là,
Pour la dixième année, t'arrives à pas frapper Mémé.

En plus de tes obligations,
Tu tiens un blog avec tes astuces et tes impressions,
Il y en a encore pour croire que tout est parfait chez toi,
La chance que t'as, ils ne voient pas le petit dernier
En train de refaire le papier peint, du chocolat plein les doigts.

Aujourd'hui, fut une journée ordinaire,
Le Minus a appris à compter,
Le Moyen a travaillé ses sciences dans le jardin,
L'Aîné a avancé son exposé,
La chance que t'as, ça se voit que tu ne fais rien.

Ce soir, tu es fatiguée,
Après l'instruction et les sorties,
Tu as accompagné les bambins à leurs activités de fin d'après-midi,
La chance que t'as, tu n'as pas massacré
Celle qui plaint tes enfants de trop s'ennuyer.

Une autre fois,
C'est éreintée par une semaine classique,
Pleine de rencontres et de pique-niques,
Que tu croises la voix de la vérité :
Comment ça ? Vos enfants ne sont donc pas sociabilisés !
La chance que t'as, d'avoir autant de retenue,
Tu ne lui as même pas cassé le nez à ce malotru !

Et quoi ? Je t'entends protester ?
Maman non sco, ce n'est pas de la chance,
C'est un choix.
T'as de la chance, tu as tellement raison.

Vivre avec ses enfants, les suivre dans leurs passions,
Maman non sco, c'est du courage et de la détermination,
Alors, vis-le comme cela,
T'as de la chance, c'est ton choix.


vendredi 12 juillet 2019

L'Adolescence à la maison

Voici un terme qui en jette ! Ah, l'adolescence, ce passage obligé de la vie qui saisit nos jolies petites têtes blondes un matin pour les transformer en pantins désarticulés bougonneurs et réfractaires à toute forme de vie familiale.

Pendant longtemps, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'elle s'invite chez moi avec ses énormes sabots et décide de poser ses valises pour un séjour indéterminé, je voyais l'adolescence comme une espèce de phénomène agité au nez des parents afin de leur faire comprendre que la béatitude des premières années ne durerait pas, que le pire restait à venir, et une occasion supplémentaire de dresser des cases entre les individus. Vous savez, on met les bébés à la crèche, les enfants à l'école, les parents au bureau, les grands-parents à la maison de retraite et les adolescents dans cet espace-temps troubleur de tranquillité.


Eh bien, j'ai changé d'avis. Deux fois.

La première fut en effet quand le mignon petit bonhomme qui embellissait mes journées a peu à peu quitté son tendre sourire empli d'enthousiasme et de curiosité pour se vêtir d'une humeur aussi cordialement noire que ses tee-shirts taille M.
Je pense avoir été longue à la détente car mon Lutin a commencé sa mutation il y a déjà longtemps, alors qu'il n'a actuellement que treize ans et demi, et que sa voix comme son mètre quatre-vingt trois ont eu du mal à s'imposer à mes yeux de maman gaga.
Puis, mes paupières se sont soulevées, elles ont établies un fin raccordement neuronal avec mon ciboulot et il a bien fallu que je me rende à l'évidence. Mon bébé était devenu un adolescent.

Son énergie débordante est venue se couler sur le canapé en position 120 degrés, lorsqu'il était obligé de quitter son lit. Son vocabulaire jusque-là étendu et fort à propos après avoir vaincu de terribles difficultés de prononciation se limitait aux onomatopées, pas expressives mais d'humeur très claire. Le courageux bambin qui escaladait les falaises en couche passait son temps à se plaindre de douleurs au dos (justifiées), aux jambes (justifiées), au quarante-huitième cheveux (justifiées, uniquement pour lui). Le futur adulte coopératif avide d'aider à la maison avait déposé son tablier pour grogner lorsque je lui demandais un coup de main fort nécessaire. La porte de la chambre s'est fermée. Et, parmi les moments de plus grandes frayeurs, j'ai passé quelques semaines en compagnie d'un être-zombie qui répondait à côté de mes questions et agissait sans queue ni tête, en me demandant quel coup sur le crâne il avait subi ou si son cerveau n'aurait pas définitivement trouvé le bouton OFF.

J'ai clairement été désarçonnée et, pourtant, on m'avait prévenu. De nombreuses fois. A écouter les avis, il était temps de scolariser car tout était perdu, plus jamais il ne voudrait apprendre de la même manière. Il fallait sévir et faire comprendre qui était l'autorité à la maison. Il fallait se méfier aussi des bêtises à venir. Bref, il fallait combattre comme on pouvait l'être dégoulinant d'abattement et de sébum en train de gâcher l'ambiance (image un peu excessive).

J'ai bien failli céder à cette pression. Car c'est ce qu'elle est, comme de nombreux autres sujets, une pression de plus sur celles et ceux qui veulent faire autrement. Car, le message était clair : je n'y arriverai pas.

Oui, j'ai eu envie que mon Lutin rejoigne les bancs de l'école. Plus d'une fois. Et encore il y a peu. En fait, ce n'est pas l'institution que je voulais, c'était la structure qui pourrait le recevoir plusieurs fois par semaine, en journée, afin de lui proposer des choses intéressantes. Sous-entendu, moi, je ne peux pas le faire donc la solution miracle est ailleurs. Constat : il n'y a pas de solution miracle. La structure dont je rêvais n'existe pas et le Lutin n'avait aucune envie de ce genre de choses (imaginez, il aurait fallu se lever et sortir, dans la même journée !)

Les apprentissages sont en effet, plus compliqués à mettre en œuvre. Toutefois, quand j'arrive à ne pas le braquer d'emblée, nous passons de joyeux moments à rire, à bavarder, et à s'instruire par-ci, par-là. Et nos méthodes restent semblables d'après sa volonté. Quant à faire le gendarme, j'en suis génétiquement incapable. Alors, de temps en temps, je mets ma casquette bleue de force pour ne pas risquer de créer un monstre insupportable. Le reste du temps, je fais comme je peux et mon géant me le rend bien.

Alors, j'ai changé d'avis pour la deuxième fois.
L'adolescence ne se combat pas et ne s'évite pas, (et si vous chercher à fuir, les autorités finiront par vous retrouver). L'adolescence s'invite, certes. Mais, je n'ai trouvé la paix, nous avons trouvé la paix, qu'à partir du moment où je l'ai accueillie, acceptée et, à tâtons, accompagnée. Ce n'est pas parfait, c'est surtout épuisant en fait, mais c'est salvateur pour tout le monde.

Mon Lutin prend son temps alors j'ai décidé, de nouveau, de prendre le mien. Les repas sont plus compliqués car les goûts changent chaque semaine. C'est dû aux hormones. Soit, expliquons notre désarroi et comptons sur une participation en cuisine. C'est une blague ? Oui. L'option réelle est soit on cuisine ensemble, soit on fait avec ce qu'il y a. Ben oui, je tiens à survivre quand même !
Pour les apprentissages, calme et arrondis sont devenus mes meilleurs amis. ça prend du temps, vraiment. En vérité, à ce passage de la vie, l'intérêt n'est plus à l'instruction. La vie sociale, la découverte de soi, des sentiments, aspirent complètement. Alors, je prends en considération ces derniers afin de glisser un peu d'autres choses.
Je découvre un grand gars, capable de citer chacune des pièces d'un ordinateur et avide de m'expliquer leur usage, le comparatif qualité/prix de toutes les marques lorsqu'il ne dresse pas des tableaux sur des systèmes de jeux qui me sont hermétiques.
Et surtout, le plus important (et récent), je continue à lui faire confiance. J'avais confiance en l'enfant qui en demandait toujours plus. C'était rassurant. Je dois avoir confiance en l'ado qui en veut toujours moins. C'est carrément flippant. Mais l'amour inconditionnel est à ce prix-là. Il est, pour moi, ce qui permettra à Lutin de se construire essentiellement. Il aura ensuite tout le temps de choisir des secteurs de découvertes, de tracer sa voie, de douter, de changer de chemin, d'évoluer quoi.
Ce n'est que mon choix et je ne lis pas l'avenir. On verra bien.

Cependant, si vous pouviez éviter de me parler de ce billet les jours où je serai trop fatiguée, trop excédée, trop pressée, trop découragée, en train de douter, en train de m'inquiéter, en train de me questionner, en train de tout contrebalancer, en train de tout envoyer balader, je vous en serais d'une reconnaissance extrême.

Et, chez vous, en mode ado ?

mardi 9 juillet 2019

Le Retour !

Quoi ? Déjà une année de passer ? Et rien sur ce blog ? Mais c'est monstrueux !

Enfin, l'été est là et avec lui, le temps de rafraichir toute cette histoire.

Alors, à très vite, pour la suite de notre aventure en Instruction En Famille. Il faut que je vous raconte un truc de fou… Nous avons fait connaissance avec… L'Adolescence !!!!